Il est agent général Swiss Life depuis plus de 15 ans, triathlète spécialiste de l’Iron Man, épreuve reine de la discipline, engagé depuis longtemps à titre professionnel mais aussi à titre privé… Rencontre avec Benjamin Proux. Libre par passion.

Qu’est-ce qui fait courir Benjamin Proux ?
Je suis un hyper actif qui essaye de se canaliser, de s’organiser un peu. On peut être plus ou moins chanceux dans la vie, sur le plan physique ou personnel, mais j’estime qu’il n’y a pas de chance en tant que telle, c’est davantage une série d’opportunités que l’on saisit ou pas…Je suis agent depuis plus de 15 ans, mais j’ai commencé chez Swiss Life quand j’avais 19 ans, en tant que contrat de qualification au sein de l’agence d’Issy-les-Moulineaux.  J’ai rachetée cette même agence en 2005. Le 1er septembre, cela va faire 25 ans que j’ai commencé à faire  ce métier et j’adore ça.
 
Si vous deviez faire un point d’étape ? 
J’ai commencé tout seul avec mon PC, mon Blackberry et mon vélo à l’époque, à faire des affaires dans le dur, à distribuer des tracts dans le métro. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le même métier. Dans 10 ans, cela sera sûrement, je l’espère, complètement différent. C’est le fruit d’un certain nombre d’opportunités que j’ai saisies. Était-ce ou non les bonnes, je ne peux pas vous dire. Je n’aime pas regarder en arrière parce que j’estime que ce qui se passe, c’est devant et maintenant. Il y a eu deux, trois grands moments dans ma vie de changement de stratégie, professionnelle mais aussi personnelle. J’ai été un des premiers à décider de fermer il y a 8-9 ans mes trois points de vente et à m’installer en bureaux partagés. Je m’en félicite particulièrement aujourd’hui après la période que nous venons de traverser. Du jour au lendemain, juste avant l’ANI1, j’ai aussi choisi de cibler le marché des pros pour leur apporter une vraie valeur ajoutée sur des sujets importants comme la prévoyance, la retraite ou encore la cession transmission. Et il y a 12, 13 ans, je me suis dit « si tu ne veux pas faire un AVC à 45 ans », il serait peut-être temps de faire autrement, de reprendre davantage la pratique du sport, de ne pas que travailler, travailler. 

Pourquoi le choix du triathlon ?  
C’est un pur hasard ! Je suis un nageur, j’ai beaucoup nagé pendant mon enfance, et j’ai aussi beaucoup de facilité à courir. En fait, à la suite d’une rupture des ligaments croisés des deux genoux en jouant au foot, mon kiné m’a conseillé de retourner nager. Je l’ai écouté et de fil en aiguille, des amis m’ont proposé de courir avec eux, et finalement nous nous sommes inscrits à un triathlon, un « half Iron Man ». Mon premier triathlon s’est déroulé à Gérardmer dans les Vosges, un enfer ! Je n’avais pas forcément un très bon niveau et, petit à petit, j’ai progressé. Un an et demi après je faisais mon premier Iron Man2, qui s’est très bien passé, puisque mon temps était de moins de 10 heures, un peu le graal des triathlètes.  
Et puis deux, puis trois, puis plusieurs triathlons sur toutes les distances se sont enchaînés pour arriver aujourd’hui à une petite centaine. Début mai dernier, à Saint-Georges aux Etats-Unis, j’ai réalisé mon 13ème Iron Man et mon 2ème championnat du monde. Je continue encore de progresser, à pied, à vélo et aussi en natation. C’est aussi sûrement ce qui m’anime.

Benjamin Proux Vélo
La passion est essentielle, si vous n’avez pas de passion, vous n’avez pas d’envie et vice versa.

Est-ce aussi une quête de dépassement de soi ?
 Au début, on se demande si on est capable de faire un Iron Man. Pas forcément de le finir d’ailleurs, même si j’ai la chance d’avoir toujours fini mes courses.Ensuite, je ne dirai pas que l’objectif est le dépassement perpétuel parce qu’au bout d’un moment, c’est difficile de tout dépasser dans tous les sens. Mais c’est une quête, c’est certain. De quoi, je ne sais pas… J’ai encore trouvé quelque chose lors de mon dernier triathlon : je ne pensais pas pouvoir faire un Iron Man aussi dur et, pour la première fois, j’ai appris à courir avec ma tête et pas avec mes jambes, c’est-à-dire à faire une course intelligente, plutôt maîtrisée, pour tenir 9h, 9h40. Ce sont encore les petites choses qui me font vibrer. 

Est-ce pour vous une manière de trouver un équilibre ? 
Cela me permet aujourd’hui d’évacuer tout le stress et toute l’énergie négative que l’on peut absorber à titre professionnel, en tant qu’agent, en tant que chef de TPE, TTPE. Ce n’est pas toujours évident de tout concilier. J’ai une famille avec des enfants. Cela prend du temps. C’est une question d’organisation. Je pourrais travailler beaucoup plus, mais c’est en effet un équilibre que j’ai trouvé. Avec mes collaboratrices et collaborateurs, c’est aussi un partage puisqu’ils sont parties prenantes dans chaque épreuve.

Benjamin Proux Triathlète
Benjamin Proux Triathlète

Pensez-vous que votre pratique et challenges sportifs jouent un rôle dans la relation que vous construisez avec vos clients ?
Depuis peu, je communique davantage sur ces événements. Finalement, cela intéresse pas mal de gens, les clients surtout. J’ai énormément de retours de leur part et cela devient même compliqué parce que je parle parfois plus de triathlon que de contrat d’assurance vie en rendez-vous !
L’assurance est un produit qui est très anxiogène et j’ai le sentiment depuis deux, trois ans, en communiquant davantage sur ce que je fais sur un plan plus privé que cela donne du sens. C’est le cas aussi de mon engagement auprès de l’association Barth France qui est une toute petite association que je soutiens depuis douze ans. C’est important aussi de le faire savoir. A l’agence, cela nous motive ; nos clients comprennent que c’est un vrai engagement sur la durée. Cela crée une relation de proximité.

C’est une manière de renforcer la confiance ?
C’est très important de donner ce côté humain et un peu personnel. D’autant que l’assureur en général a l’image de quelqu’un de très opaque, qui ne donne pas de lisibilité, d’accessibilité à l’information… Il y a toujours cette « paroi » qui s’établit entre nous et les clients. C’est essentiel de leur expliquer les process, les manières de communiquer, comment on échange, sous quel délai, etc. J’aimerais donner l’image d’un assureur un peu humain, complètement accessible, qui ressemble à ses clients, qui a les mêmes problématiques. Ce n’est pas toujours évident, nos clients sont de plus en plus exigeants. Tout cela crée une alchimie qui produit l’envie, la passion pour tout ce que l’on fait. Le jour où je n’aurai plus envie, j’arrêterai et ferai autre chose. La passion est essentielle, si vous n’avez pas de passion, vous n’avez pas d’envie et vice versa.

Benjamin Proux triatlhete
On ne fait jamais tout ce qu’on veut, heureusement d’ailleurs

Votre engagement aux côtés d’Agéa participe de cette envie ?
Après plus de 10 ans comme vice-président puis président de SwissAga3, il était temps de passer à autre chose, en l’occurrence à un autre projet, avec Agéa4 en effet. Ma volonté est de parler encore plus du métier d’agent, de le faire avancer, de le rendre encore plus intéressant. Tout cela s’est fait naturellement, parce qu’il y a des moments où vous vous posez un peu pour savoir si vous êtes dans la bonne stratégie, le bon tempo, avec des remises en question régulières, pour essayer de toujours trouver la clé qui fait que la machine va continuer à bien tourner.

Un mot de conclusion sur la liberté de choix ?
On ne fait jamais tout ce qu’on veut, heureusement d’ailleurs, sinon ce ne serait pas marrant. Je pense qu’il faut se satisfaire de ce que l’on a et de ce que l’on obtient. Moi, je me satisfais de ce que j’obtiens mais le lendemain, il faut que j’obtienne autre chose. Tout dépend après quoi on court. En gardant toujours à l’esprit qu’on ne peut pas toujours mieux faire, mais qu’il est toujours possible d’avancer et de trouver quelque chose qui permette d’évoluer dans un sens ou dans un autre. J’ai vraiment le sentiment que les 25 premières années de ma carrière sont passées à une allure fulgurante et c’est tant mieux. Je vais faire en sorte que les 25 prochaines passent aussi vite. Je ne sais pas comment et c’est ça qui est intéressant. Si je peux continuer à vivre de cette façon, avec ces quatre piliers que sont ma famille, mon métier, mon engagement auprès d’une organisation professionnelle et le sport, cela devrait le faire !

(1) ANI : Accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 prévoyant notamment la généralisation d’une couverture complémentaire santé à l’ensemble des salariés d’une entreprise.
(2) Iron Man : le nom donné à une des épreuves les plus longues su triathlon et consistant à enchaîner 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme puis un marathon (course à pied de 42,195 km) pour une distance totale de 226 km.
(3) SwissAga : Organisation professionnelle des agents généraux Swiss Life
(4) Agéa: Fédération nationale des organisations professionnelles d’agents généraux d’assurance

Benjamin Proux corporate

Benjamin Proux

Né en 1976, Benjamin Proux devient agent d’assurance chez Swiss Life en 2005, spécialisé en épargne retraite, assurance vie, prévoyance et santé. Après avoir été vice-président puis président en juin 2019 de SwissAga, il devient en 2021 président adjoint d’Agéa. Triathlète depuis une douzaine d’années, il est spécialiste notamment de l’Iron Man. En mai 2022, il participe pour la 13ème fois à cette épreuve à Saint-Georges (Utah) qu’il termine en 9h51’19 (103e sur 2505).