Plusieurs faits dramatiques mettent quotidiennement en lumière le phénomène du cyber harcèlement chez les jeunes. Que ce soit dans notre entourage, aux informations, nous entendons tous parler de cas d'adolescents qui se font harceler avec comme toile de fond les réseaux sociaux. Swiss Life souhaite vous accompagner pour mieux appréhender le cyber harcèlement chez les jeunes et vous donner quelques clés pour faire les bons choix. #ComprendrePourDécider #ChoisirLaPrévention

Qu’est-ce que le cyber harcèlement ?

Selon une étude menée par l'association e-Enfance/3018 et la Caisse d'Epargne en octobre 2021, 2 adolescents sur 10 déclarent avoir été déjà victime de cyber harcèlement. Plus qu’un fait divers, il s’agit alors d’un véritable fait de société qui s’il n’est pas pris immédiatement au sérieux, peut conduire à des situations graves.

Pre Teen Girl Being Bullied By Text Message

Le 5 novembre 2020, les experts du comité scientifique français en charge d’étudier le cyber harcèlement en milieu scolaire et de conseiller le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, ont statué sur la définition suivante du cyber harcèlement : « Actes répétés ou massivement diffusés sur les réseaux sociaux de moqueries, remarques désobligeantes, vexations, mises en situation déplaisantes voire dégradantes, d’humiliations ou d’exclusion, perpétrés par un individu ou le plus souvent un groupe de pairs générant une dynamique hostile au sein du groupe dont la victime ne peut se sortir seule et pouvant conduire à une multi-victimisation en l’absence d’intervention des pairs et/ou des adultes ».

Trois caractéristiques permettent de qualifier une situation de harcèlement :

  • La répétition d’actions négatives sur une durée certaine ;
  • Un phénomène de groupe produisant des interactions entre les pairs, caractérisées par un déséquilibre entre l’élève cible isolée et le groupe, plus ou moins visible qui agit comme caisse de résonance ;
  • L’incapacité pour la cible de l’intimidation de se défendre par elle-même.

Quelle est l’ampleur du phénomène ?

Le cyber harcèlement peut commencer dès l’âge de 8 ou 9 ans, mais la majorité des cas se produisent pendant l’adolescence, jusqu’à l’âge de 17 ans.

Selon une enquête menée par Panda Security, entreprise multinationale spécialisée dans le développement de solutions de sécurité informatique, un cas d’intimidation sur quatre se fait sous forme de harcèlement en ligne. Ce chiffre augmente avec l’âge des victimes : à partir de 13 ans, les cas d’intimidation se multiplient.

Toujours selon cette enquête, le cyber harcèlement toucherait environ 12,5 % des Français âgés de 6 à 18 ans, soit près d’un million d’élèves chaque année.

Ces chiffres viennent s’inscrire dans un contexte où les jeunes sont hyper connectés. Un tiers des utilisateurs d’Internet dans le monde a moins de 18 ans. Les jeunes sont toujours plus présents sur les réseaux sociaux et de plus en plus tôt : en France, 76 % des 12-17 ans en sont consommateurs, Snapchat et Instagram sont en tête.

Ainsi, 54 % des ados affirment avoir fait l’objet de moqueries en ligne et 42 % ont déjà été harcelés moralement sur Instagram, soit plus que sur Facebook (37 %), Snapchat (31 %), WhatsApp (12 %) et Twitter (2 %). 

Father and son time

Parmi les thèmes de prédilection des cyber harceleurs : l’apparence physique, les (bons) résultats scolaires, l’orientation sexuelle ou les croyances religieuses.

Quels sont les bons réflexes à avoir face au cyber harcèlement ?

Prévenir pour minimiser le risque d’une mauvaise utilisation des informations personnelles

  • Préserver ses données privées : lors de l’inscription sur un réseau social, il est demandé à l’utilisateur de renseigner certaines données obligatoires liées à la date de naissance, aux noms et prénoms. Mais rien n’empêche aux enfants et adolescents une fois inscrits de choisir un pseudo et de masquer leur date de naissance. Par la suite, il leur sera sûrement demandé de renseigner d’autres types de données à des fins de ciblage marketing (nom de sa ville, de son école, loisirs...). Là encore, les jeunes peuvent s’abstenir.
  • Gérer ses paramètres de confidentialité : sur la plupart des réseaux sociaux, il est possible de choisir qui a accès à son profil. Pour les mineurs surtout, il est conseillé de paramétrer sa visibilité au niveau le plus restrictif. Sur Facebook par exemple, le compte peut être visible par ses « amis uniquement », sur Instagram il est possible de rendre son compte « privé » et ainsi de restreindre sa visibilité à une sélection d’abonnés…
  • Ne pas divulguer son mot de passe : les jeunes ont tendance à tout partager. Rappelons qu’un mot de passe est strictement personnel et confidentiel. Cela permet notamment d’éviter des situations de vengeance où « l’ancien ami » usurpe l’identité de la victime et vient entacher sa réputation. Certains réseaux proposent une double authentification. Il ne faut pas hésiter à l’utiliser.
  • Activer les notifications, sur Facebook notamment, afin que l’adolescent soit alerté rapidement s’il est tagué sur une photo. Si la photo est compromettante il peut alors agir et supprimer le tag. Pour les plus jeunes, il est même possible d’interdire un tiers de le taguer via les paramètres du compte.
  • Respecter sa vie privée mais aussi celle des autres : via leur smartphone, les adolescents se mettent volontiers en scène et partagent facilement leurs photos, vidéos. Ces contenus peuvent être utilisés à mauvais escient et être relayés à un large public. Il est donc important que les jeunes prennent pleinement conscience des notions de droits à l’image de l’autre et de respect de la vie privée.

Briser le silence et alerter face à un problème de cyber harcèlement

Le ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse a publié une infographie en octobre 2018 dans le cadre de la Loi « Pour une école de la confiance ». Elle indique très clairement la marche à suivre pour dénoncer efficacement les cas de cyber harcèlement :

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100% anonyme, gratuite et confidentielle, Net Ecoute est la ligne nationale de l’association e-Enfance destinés aux enfants et adolescents confrontés à des problèmes dans leurs usages numériques. Au-delà de l’écoute et du conseil, Net Ecoute peut aider au retrait d’images ou de propos blessants, voire de comptes le cas échéant.

Prévenir le cyber harcèlement

Instaurer un climat d’écoute et de confiance avec son ou ses enfants et ne pas hésiter à aborder le sujet avec eux est essentiel. Leur apprendre à utiliser Internet et les réseaux sociaux avec prudence, responsabilité, et de manière respectueuse, tout en leur donnant les moyens techniques existant pour se protéger est aussi très important.

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