Pourquoi les Français se sont-ils sentis plus libres de leur choix pendant le confinement lié à la crise sanitaire qu'avant ce dernier. Un sentiment qui a progressé de 10% pour atteindre 59% en avril 2020 contre 49% à l'automne dernier lors de la première enquête. Réponse par Alexandre Jost, fondateur de la Fabrique Spinoza.

De manière paradoxale, et malgré le confinement, les Français ont vu s'accroître leur sentiment de liberté.
Première piste d’explication : pour les neuroscientifiques, notre cerveau est une formidable machine à détecter la nouveauté, et à “s’accoutumer hédoniquement” ; les Français sont donc nombreux à s’être adaptés aux conditions d’autarcie et à avoir développé des espaces et une liberté psychologique.

Ensuite, dans un pays marqué par un indice de distance hiérarchique très élevé, l’avènement forcé du management digital a contribué à horizontaliser les relations, et donc à développer liberté professionnelle et “liberté familiale” toutes deux vertueuses.

Par ailleurs, ceux qui ont bénéficié d’une protection contre les aléas financiers ou a minima d’une compréhension claire de leur situation économique ont été rassérénés ou bien ont pu réagir et développer leur liberté d’action.

In fine, ce surprenant accroissement de la liberté psychologique est prometteur en termes d’épanouissement, car comme l’affirme le prix Nobel d’économie Amartya Sen, le développement des “capabilités” ou liberté de choix effective est vertueuse pour soi et pour la société.

 

Alexandre Jost est le fondateur de la Fabrique Spinoza, le think-tank du bonheur citoyen. Diplômé de l’École Centrale Paris puis de U.C. Berkeley en Génie industriel, il s’installe à San Francisco et commence à travailler chez Mars & Co, cabinet de conseil en stratégie, tour à tour au Brésil, au Mexique, en Angleterre puis revient en France. Appelé par une recherche de sens, il part travailler au Groupe SOS, un regroupement associatif de [alors] 4000 salariés œuvrant dans le social, médico-social et sanitaire. En 5 ans, il s’y occupera du développement et codirigera les fonctions support et la stratégie puis le pôle gérontologie. Fin 2010, il crée la Fabrique Spinoza, un think-tank visant à replacer le bonheur citoyen au cœur de notre société.
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